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Comment piloter la compétitivité dans les entreprises publiques ?


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Doctor Joseph Lottin SADJOUA MVENG

DBA Douala-3, Cameroun

Business Science Institute



Introduction

 

Dans le cadre de la politique de restauration des mécanismes de marché que le Cameroun implémente depuis 1990, certaines entreprises publiques historiques dont le processus de privatisation n’a pas abouti, se retrouvent en situation de concurrence avec les entreprises privées auxquelles des concessions d’exploitation ont été accordées sur les mêmes marchés. Alors que ce phénomène qui s’est installé dans la durée n’avait pas encore pas fait l’objet d’étude appliquée ; nous cherchons à savoir comment ces entreprises publiques pilotent-elles leur compétitivité dans ce contexte qui ne leur était pas prédestiné. Cette recherche de DBA vise à améliorer les pratiques de ces organisations publiques.

 

Impact(s) de la recherche

 

L’impact de notre étude est observable à deux niveaux. Au plan managérial, elle offre le modèle PICOPP acronyme de Pilotage de la Compétitivité des Organisations de Puissance Publique (voir schéma ci-dessous). Cet outil de gestion qui s’inspire du vécu de CAMTEL l’opérateur public historique des télécommunications au Cameroun ; formalise les pratiques des entreprises publiques en la matière, auxquelles sont intégrés des éléments théoriques utiles pour optimiser les résultats obtenus. Il se fonde sur une stratégie mixte et développe des ressources immatérielles qui émettent un potentiel de compétitivité tonic, pour induire des performances soutenables. C’est le tout premier modèle de pilotage de la compétitivité des entreprises publiques au Cameroun. Il permet de satisfaire deux besoins réels ; à savoir celui des managers publics d’un outil adéquat pour assurer la compétitivité de ces entreprises selon l’objectif assigné ; et celui des entités nationales d’étude de la compétitivité, d’un instrument fiable pour l’évaluation du niveau de compétitivité de chacune des entreprises publiques.


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Au plan théorique, cette recherche permet de structurer un champ théorique spécifique de l’étude du pilotage de la compétitivité des entreprises publiques, en mettant en lien les trois disciplines de contrôle de gestion, management stratégique et management public. Elle offre ainsi une approche théorique nouvelle qui combine à travers le même outil, les dimensions contextualisées des concepts de « potentiel de compétitivité » composée de capital immatériel et des capacités dynamiques ; et « performance de compétitivité » constituée de performances commerciale, financière et de mission d’intérêt général. Par cette opérationnalisation, elle construit l’indice synthétique de mesure du niveau de compétitivité de l’entreprise publique.

 

Fondements de la recherche

 

Le cadre théorique de cette réflexion est un construit de théories issues de trois disciplines de sciences de gestion. Du contrôle de gestion, il retient les théories pragmatique et sémiotique de l’outil de gestion, principalement l’approche de l’appropriation des outils de gestion (De Vaujany, 2006), au regard de la flexibilité de ses instruments de pilotage de l’entreprise. Du management stratégique, il intègre la théorie de management par les ressources ; notamment les approches par le capital immatériel (Ternisien et Diguet, 2001) et par les capacités dynamiques (Azura et Siti, 2013), pour la pertinence de leurs facteurs de compétitivité. Du management public, il combine la théorie de la valeur publique et la théorie de la publicitude normative, à travers l’approche de « management public comme management de la puissance publique » (Zampiccoli, 2011), pour la cohérence de ses finalités interne et externe avec les objectifs de compétitivité assignés aux entreprises publiques en contexte camerounais.

 

Méthodologie

 

Le paradigme épistémologique retenu est le constructiviste radical pragmatique, dans un cadre d’analyse contextualiste. Au plan méthodologique, c’est une recherche qualitative par étude de cas unique appliquée à CAMTEL. Une analyse longitudinale rétrospective en profondeur, sur la période 1999-2019, qui retient l’exploration hybride et l’abduction comme modes d’inférence. En plus des savoirs théoriques disponibles, elle se base sur la triangulation empirique de 315 sources documentaires, 421 verbatim d’entretiens semi-directifs et 01 journal auto-ethnographique pour la collecte de données. Elle applique l’analyse de contenu manifeste et latent, et la notation de facteurs de compétitivité pour le traitement des données.

 

Pour aller plus loin

 

  • Azura Binti Onn and Siti Fara Fadila Binti Abd Razak (2013), Linking Adaptive capability Absorptive Capability and Innovative capability as dynamic capability construct, Conference National Symposium of Economics, Business and Accounting, UTN of Malaysia ;

  • De Vaujany F. X. (2006), Pour une théorie de l’appropriation des outils de gestion : vers un dépassement de l’opposition conception-usage, Revue Management et Avenir, N°9.

  • Ternisien M. et Diguet A. F. (2001), Indicateurs et facteurs de compétitivité des services rendus à l’industrie, Rapport PriceWaterhouseCoopers, Collection Etudes, Ed. de l’Industrie ;

  • Vandangeon-Derumez I. et Garreau L. (2014), Analyses longitudinales. Dans Méthodes de recherche en management, sous la direction de Thietart R. A., Chapitre 12, Pp : 388-417 ;

  • Zampiccoli L. (2011), Le management public : approches conceptuelles et enjeux de pilotage, Gestion et Management Publics, Vol.9.

 

Mots-clés

 

Entreprise publique ; Pilotage de la compétitivité ; Potentiel de compétitivité ; Performance de compétitivité.


 

Soutenance de thèse (en français) :




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