Déchiffrer le code de la confiance : la science au service d'un art du management vraiment durable
- Business Science Institute
- il y a 2 jours
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La confiance, souvent évoquée dans les discours sur le management, reste peu travaillée dans les pratiques réelles. On en parle comme d’un climat, d’une attente, d’un facteur favorable. Mais trop rarement comme d’un objet à construire, à diagnostiquer, à renforcer. Simon L. Dolan et Kyle Brykman, dans Déchiffrer le code de la confiance, proposent une approche exigeante de cette notion. Pour eux, la confiance ne relève ni de la chance ni de la culture implicite. Elle est une compétence, qui se développe dans le temps et qui engage la qualité des relations comme la solidité des institutions.
Une architecture relationnelle à faire vivre
Leur proposition repose sur un modèle simple à formuler, mais riche à mettre en œuvre. La confiance, expliquent-ils, repose sur trois dimensions : la fiabilité, qui concerne la capacité à agir de manière constante et à tenir parole ; la sollicitude, qui exprime l’attention sincère portée aux autres ; et l’harmonie, qui suppose un respect actif des normes partagées. Ces trois éléments, lorsqu’ils sont présents ensemble, permettent de bâtir des relations durables, fondées sur une stabilité perçue et une cohérence d’ensemble. Lorsque l’un d’eux manque, c’est l’ensemble du lien qui devient fragile.
Ce travail théorique est prolongé par une méthode structurée. Il ne s’agit pas simplement de prôner la confiance, mais de permettre à chacun d’en évaluer la présence effective dans son environnement professionnel. Des outils sont proposés, pensés pour être intégrés aux pratiques managériales ou aux dynamiques d’équipe. L’objectif n’est jamais de réduire la relation à un score, mais de rendre visibles les écarts, de mettre des mots sur les malentendus, de créer les conditions d’une évolution partagée.
Confiance et autorité dans la durée
L’un des apports majeurs du livre réside dans sa lecture du leadership. Un responsable ne peut s’appuyer durablement sur des injonctions ou des objectifs seuls. Il est jugé sur sa capacité à créer un environnement lisible, à donner du sens aux décisions, à offrir une forme de continuité dans l’action. Les auteurs rappellent que cette autorité ne s’improvise pas. Elle se construit, souvent silencieusement, dans les détails du quotidien. Ils citent des figures qui incarnent cette cohérence : Nelson Mandela, qui, à sa sortie de prison, n’a pas choisi la revanche, mais la reconstruction patiente d’un lien collectif ; Jacinda Ardern, dont la clarté, la stabilité de ton et la capacité à faire face sans détour ont permis de créer une adhésion forte, sans manipulation ni posture.
Le contraste est net avec d’autres exemples développés dans l’ouvrage. Enron et Wells Fargo sont ici analysés non seulement comme des cas de scandale, mais comme des illustrations de ce qui se produit lorsque la confiance est trahie méthodiquement. Dans les deux cas, une pression excessive sur les résultats, combinée à une opacité des processus et à une dissimulation des responsabilités, a mené à une perte de repères généralisée. Les salariés ont été pris dans des logiques contradictoires, où les discours officiels contredisaient les pratiques tolérées. La conséquence fut une désintégration du lien organisationnel, avant même l’effondrement juridique.
Faire de la confiance un levier collectif
Ce que le livre montre avec précision, c’est que la confiance n’est pas un supplément d’âme. Elle conditionne la qualité de la coopération, la circulation de l’information, la capacité à résoudre des problèmes ensemble. Elle n’est pas toujours spectaculaire, mais elle est décisive. Lorsqu’elle est présente, elle fluidifie les relations, autorise l’initiative, renforce la cohérence. Lorsqu’elle manque, elle alimente les résistances silencieuses, les comportements d’évitement, et finit par miner l’engagement de chacun.
En ce sens, Déchiffrer le code de la confiance ne propose pas un modèle idéal. Il fournit un cadre réaliste, adapté aux tensions du terrain, aux complexités des organisations, aux fragilités ordinaires du travail collectif. Il permet d’identifier les leviers concrets par lesquels les institutions peuvent renforcer ce lien fondamental sans tomber dans le contrôle ou la standardisation.
Ce livre s’adresse à celles et ceux qui ont compris que les organisations ne tiennent pas par la seule addition des talents ou la bonne définition des rôles, mais par la qualité du lien qui les traverse. Il ne cherche pas à simplifier la complexité des relations humaines. Il donne des repères pour en traiter les enjeux, sans céder à la mode, ni à la technicité. Il offre une voie pour un management plus solide, plus lisible, et plus respectueux de ce qui fait la force d’un collectif : la possibilité de se fier à l’autre.
(Post élaboré avec l'appui de ChatGPT)